Compte rendu de l'Assemblée générale ayant eu lieu le

Le samedi 4 décembre 2010

82 membres présents ou représentés dont 7 membres du conseil d’administration : Lucas Montagne, Olivier Avram, Ronan Deshayes, Caroline Vieille, Yves Le Blevec, Adrien Hardy et Laurent Bourgues.

Administrateur excusé : Pierre-Yves Lautrou.

RAPPORT MORAL DU PRESIDENT, LECTURE, DEBAT ET VOTE

« Pas la peine de tergiverser, ce qu’une année de Mini-Transat pouvait encore masquer en 2009 sort au grand jour en 2010 : La Classe Mini n’est pas au mieux de sa forme. 15% d’adhérents perdus en un an, ce chiffre n’invite pas à se réjouir. Pourtant, passant outre cette vision comptable, un certain nombre de signes laissent à penser que nous tenons notre équilibre.

Coté pile, la majorité de nos courses sont le théâtre de belles histoires et d’âpres confrontation sportives. Des coureurs venus des rivages d’Europe et même de plus loin se réunissent encore à Gênes ou Douarnenez et dans les yeux de ceux qui mettent pieds à terre flamboie toujours la même lumière : il faut croire que l’alchimie continue d’opérer. Coté face, aucune course n’a joué cette année à guichet fermé, loin de là même. Ce constat met nos organisateurs dans des situations parfois précaires à l’heure où l’argent consacré aux évènements nautiques se fait rare. Nous montrer digne de leur fidélité, ce sera aussi savoir les accompagner en adoptant une démarche responsable, loin du comportement d’enfant gâté qu’il nous reste des années fastes.

La grande course hauturière de l’année, Les Sables – Les Açores – Les Sables, a été une grande réussite. La météo particulièrement favorable, une organisation en phase avec l’esprit de la Classe et des coureurs heureux d’être ensemble ont constitué un cocktail savoureux que l’on souhaiterait voir servi plus souvent. Après trois éditions, on peut dire que la course est ancrée dans le paysage ministe. Ceux qui se sont battu pour qu’elle existe et ceux qui  depuis s’échinent aux Sables et à Horta à ce que la fête soit belle peuvent se payer de l’intime fierté d’avoir créé quelque chose. Cependant, le peu de coureurs au départ par rapport aux éditions précédentes est préoccupant. Pour 2012, Il sera probablement nécessaire de rendre les inscriptions plus accessibles sans pour autant sabrer notre système de qualification.

Ce système, mis en place après la tragique Mini-Transat 1999 et jamais contesté depuis, est un modèle de rigueur et de responsabilisation des marins. Le parcours de qualification hors course est aujourd’hui un attribut indissociable de notre identité, ce qui donne à la Classe une certaine respectabilité auprès des autorités maritimes. Ceci dit, le monde évolue et ce que l’on entend par sens marin aussi. Il était donc nécessaire de redéfinir dans quel esprit un coureur doit accomplir son parcours de qualification et de quelle façon il est validé. Cette réflexion a amené le conseil d’administration à préciser les fondamentaux du parcours hors course. Il se pourrait par exemple qu’à partir de 2012 l’anachronique et poétique sextant ne soit plus l’outil de bizutage qu’il est devenu ces dernières années. Pour autant, arrêtera-t-on de regarder les étoiles en rêvant ? Assurément non. Simplement la Classe Mini poursuit son évolution sans transiger avec ce qui compte vraiment.

De la même façon, le conseil d’administration a souhaité clarifier la jauge série pour que l’esprit en soit plus lisible. Ces dernières années, le texte ne collait plus à la pratique des coureurs, ce qui a parfois été source d’aigreur et d’abus. La jauge que nous vous proposons s’attache à respecter la définition du bateau de série et se veut désormais un outil efficace pour les coureurs et les jaugeurs alors qu’elle était jusque-là plutôt tournée vers les concepteurs.

Corollaire à la baisse d’activité du circuit Mini, le marché de l’occasion est moribond. Beaucoup de bateaux restent sur les terre-pleins et la baisse des prix ne suffit pas à redynamiser le nombre de transactions. En ce moment, il est présomptueux de compter sur une revente rapide de son bateau dans le prévisionnel d’une aventure mini, notamment en prototype. Dans le souci de maîtriser les coûts, ce constat est  bien plus  inquiétant que la frénétique course à l’armement désespérément normative.

La vocation de la Classe Mini n’est pourtant pas de stopper l’innovation et la créativité. Nous ne pouvons que nous réjouir de l’audace déployée par certains coureurs dans le choix des formes d’étrave ou des matériaux de construction. Il en est même qui dessinent, construisent, naviguent et gagnent avec leur Mini, s’inscrivant ainsi dans le sillage de coureurs presque mythiques aux carènes novatrices (et même liquides).

Car quoique qu’on en dise la Jauge Mini, dont la stabilité n’est pas qu’un article,  permet toujours l’innovation tout en préservant l’équité sportive et la sécurité. Cependant, son application s’est complexifiée à mesure que les bateaux approchaient les limites. Le conseil d’administration avait lancé l’an dernier une étude sur le protocole de mesure sans s’interdire de faire évoluer certains fondamentaux de la jauge pour faciliter le travail des jaugeurs. Tout bien pesé, nous avons choisi de ne pas toucher au texte et de seulement préciser la façon de mesurer un Mini. La grande expérience de Joël épaulé depuis cette année par Gérard et Nicolas reste pour la Classe la garantie d’une flotte qui se maintient en conformité avec les spécifications de la jauge : un grand coup de chapeau à eux trois qui ne comptent pas leurs heures pour que les courses soient belles.

Et elles sont belles nos courses ! Mais qui le sait ? Cette année, la Classe a continué d’améliorer sa communication vers ses adhérents et ses amis, entretenant ainsi le grand capital sympathie dont elle jouit. Au panthéon des anciens, on tousse peut-être quand la Classe tweete. Mais tant que la VHF reste le seul moyen de communiquer en course, il y a peu de chance que la Classe perde la face. Par ailleurs, le site internet adossé à notre base de données et maintenant parfaitement opérationnel : c’est un outil très efficace pour nos secrétaires. Cette année encore, le travail de qualité qu’elles ont fourni est le véritable ciment de notre communauté. Au quotidien, auprès de nous coureurs, auprès des organisateurs ou des autorités maritimes, elles incarnent la Classe, lui donne sa dynamique, plus encore que le conseil d’administration. Un grand merci à elles : la tâche est loin d’être simple, Annabelle et Sandrine l’accomplissent pourtant avec brio !

Pas simple en effet de donner vie à une association de coureurs solitaires. Toute la complexité de la Classe Mini se résume dans cet antagonisme. Près de 300 adhérents, c’est au moins 300 fois 1000 problèmes et autant de solutions soi-disant évidentes. Focalisé sur son nombril, chacun tire tête baissée dans une direction en pestant contre l’inertie du mastodonte. Les projets individuels des adhérents de la Classe se réalisent dans l’urgence permanente alors que le rôle de son conseil d’administration est d’agir avec une vision à moyen ou long terme. Ainsi va notre association, en équilibriste tiraillé entre le culte sclérosant de son passé et la quête assoiffée d’une prétendue modernité que notre monde avide du toujours plus a élevé au rang d’idéologie. Ni Jekyll, ni Hyde, nous continuerons en étant ministe.

En 2010 aussi, le conseil d’administration a tenu cet équilibre et cru avec passion dans cette idée de la Classe Mini. Nous sollicitons pour cela votre confiance. »

Vote : POUR à l’unanimité. 

RAPPORT FINANCIER DU TRESORIER, LECTURE, DEBAT ET VOTE

Rapport financier exposé par Caroline Vieille, trésorière. (Voir annexe 2)

Gilles Bernon est le comptable bénévole de la Classe Mini depuis plusieurs années. Il surveille les comptes saisis par le secrétariat. Un nouveau logiciel (Ciel Compta Association) permet maintenant une saisie plus précise des comptes.

Un déficit de 6 000 € est constaté en 2010. La Classe Mini est financée à 95 % par les adhérents (cotisations et redevances courses). Cette année, la baisse du nombre d’adhérents a contribué au déficit financier. Il pourrait être envisagé la création d’une cotisation « sympathisants » pour tous les « nostalgiques » de la Classe Mini. Un moyen d’aider l’association.

Des demandes de subventions ont été faites fin 2010. Les réponses interviendront  en 2011.

Vote : POUR à l’unanimité.

PRESENTATION DE LA TRANSAT 6,50 LA CHARENTE-MARITIME BAHIA 2011

La course est présentée par Grand Pavois Organisation, représenté par Alain Pochon (Président), Christophe Vieux (Commissaire général), Daniel Henry (responsable logistique et balises), Pierrick Garenne (communication) et Isabelle Magois (relations coureurs). Denis Hugues (Directeur de Course) se joint au groupe.

Le port d’arrivée de la Transat 6,50 est confirmé par Alain Pochon, ce sera Salvador de Bahia. La ville de Salvador de Bahia va plus s’impliquer dans l’arrivée de la course.

Côté communication, des moyens seront alloués vers les nouveaux médias. Nouveaux visuels, applications pour smartphone, amélioration des moyens vidéo pour favoriser la diffusion d’images par les télévisions. Pierrick Garenne est prêt à présenter le plan Média 2011 au Conseil d’Administration de la Classe mini si celui-ci le demande.

Le départ de la Transat 2011 aura lieu le 25 septembre à 17h17.

PROPOSITION TEXTE DE JAUGE 2011, DEBAT ET VOTE

La proposition de jauge 2011 est en ligne sur le site de la Classe Mini depuis plus d’un mois. Les adhérents ont pu la consulter et poser les questions qu’ils souhaitaient aux administrateurs. Un document regroupant les principales modifications apportées au règlement et à la jauge est également disponible en téléchargement.

Transpondeur AIS en 2011

Les adhérents souhaitent des précisions sur l’obligation par le règlement OSR, d’équiper les bateaux d’un transpondeur AIS.

Le transpondeur AIS est désormais obligatoire à bord des bateaux qui participent aux courses mini de catégorie A et B. Un transpondeur est un émetteur, avec ou sans écran. Le libre choix est laissé aux adhérents. Un équipement avec écran est plus cher mais il permet de récupérer d’avantage d’informations. Le conseil d’administration a souhaité laisser cette responsabilité aux adhérents. Quant à la fonction « Ghost » évoquée, elle permet de masquer l’émission de la position du bateau. Là-encore, les adhérents auront l’entière responsabilité de leurs actes dans le choix d’être vus par les concurrents et les cargos. 

L’antenne AIS ne pourra pas être celle de l’antenne VHF de secours, contrairement à ce qui était indiqué dans la proposition de jauge en ligne. Le texte sera modifié.

Est-il possible de considérer le GPS de l’AIS comme étant le GPS de navigation ? C’est autorisé, cela permet de précisé que l’AIS dans tous les cas ne doit pas avoir de cartographie. 

Une VHF avec récepteur AIS est-elle autorisée ? Cet équipement est autorisé, c’est l’émetteur qui est obligatoire, le récepteur est au choix.

Volume d’eau et dessalinisateur

Le volume d’eau minimum embarqué pour une course n’est plus règlementé en 2011. Est-ce que les coureurs peuvent n’embarquer qu’un dessalinisateur ? Non car le dessalinisateur est plombé à l’usage dans le bateau, chacun est responsable de l’eau qu’il embarque.

Stabilité des bateaux – volumes supplémentaires obligatoires en 2010 (article J-13)

L’article J-13 de la jauge mini 2011 avait été modifié en 2010 pour ajouter des volumes d’insubmersibilité supplémentaires aux 1200 litres déjà présents dans les minis, et ainsi passer à 1600 litres obligatoires. Une étude menée par David Raison (administrateur en 2009) avait montré l’importance des 1600 litres dans la stabilité du bateau en cas d’envahissement. La justification de ces volumes supplémentaires est discutée parmi les coureurs et architectes (ces derniers avaient été consultés sur le sujet lors de cette étude). Selon certains coureurs, ce problème d’instabilité n’est pas une réalité sur les derniers prototypes.

Ayant écho de ce débat, le conseil d’administration a demandé aux architectes concernés la réalisation de calculs de stabilité en précisant les cas d’envahissement pris en compte. Aucune réponse n’est parvenue à la Classe Mini.

Le conseil d’administration n’a pas eu suffisamment d’informations techniques pour revoir l’article J-13. Le CA demande aux adhérents le droit de réétudier cet article sur la base de nouvelles informations et de potentiellement modifier l’article J-13 ? L’applicabilité de cette éventuelle modification tiendra compte du caractère contraignant, ou, de la suppression de contrainte. 

 La question est portée au vote : 58 adhérents POUR sur 77. L’article J-13 sera réétudié par le prochain CA avant le 31 janvier 2011.

Jauge série 2011

Yves Le Blevec explique les principaux changements dans la jauge série. Plus que de changements, il s’agit avant tout d’une refonte, un « dépoussiérage » pour une meilleure lecture. En 2011, les principales caractéristiques de chaque série homologuée par la Classe seront regroupées dans un tableau. Ainsi, chacun aura connaissance des spécificités propres à chaque série.

Reprise de la construction du Pogo2 par un chantier américain (Open Sailing)

Les adhérents se demandent si le Pogo 2 construit aux Etats-Unis sera différent de l’ancien, construit chez Structures (Finistère – France). Laurent Bourgues a visité le chantier américain début novembre. Il assure que la fabrication est la même, le chantier américain utilise les mêmes procédés de fabrication que Structure. Les modifications portent sur des petits détails.

Vote de la jauge 2011 : Contre 1 / Abstention 5 / Pour 76

La jauge 2011 est validée.

ELECTION DES NOUVEAUX ADMINISTRATEURS

Les administrateurs 2010 encore présents en 2011 :

Ronan Deshayes, Caroline Vieille, Yves Le Blevec, Laurent Bourgues et Adrien Hardy. Tous les cinq ont été élus pour 2010-2011.

Les administrateurs 2010 sortants :
Olivier Avram, élu en 2009, souhaite se représenter pour un nouveau mandat.
Lucas Montagne, président en 2009 et 2010 ne souhaite pas se représenter.
Pierre-Yves Lautrou (absent), ne souhaite pas se représenter.
Trois démissions sont survenues cette année : Erwan Le Roux, Bénédicte Graulle et Conrad Colman.

6 places d’administrateurs  sont à pourvoir au conseil d’administration.

Les adhérents qui souhaitent se présenter à l’élection exposent devant les adhérents leurs motivations.
- Olivier Avram, seul administrateur sortant.
- Sébastien Stéphant.
- David Sineau.
- Yves Ravot.
- Amaury François.
- Vincent Barnaud.
- Sandrine Bertho.

Sont élus administrateurs pour les années 2011-2012 :

Olivier Avram (78 voix), David Sineau (74 voix), Vincent Barnaud (66 voix), Sébastien Stéphant (64 voix), Yves Ravot (61 voix) et Sandrine Bertho (61 voix).

Amaury François (53 voix) n’est pas élu.

QUESTIONS DIVERSES

Assurance des minis

 Devant les difficultés d’assurance des bateaux en course, la Classe Mini à commencé un travail de recherche de solution d’assurance pour les Mini. Une assurance de la flotte serait peut-être envisageable chez certains courtiers en assurance. Le conseil d’administration demande aux adhérents leur accord pour poursuivre les recherches de solutions. Les adhérents sont pour cette recherche, le conseil d’administration 2011 continuera l’étude de ce dossier.

Il est demandé au conseil d’administration d’inclure dans ce dossier, les cas de location de mini.

Filières, bastaques et basses bastaques

Question : pourquoi ne pas autoriser les filières, bastaques et basse bastaques en textiles sur les série? 

Réponse : Ce n'est pas dans l'esprit des bateaux de série qui doivent rester abordables techniquement et financièrement et dont les équipements doivent avoir une durée de vie le plus long possible pour conserver à cette catégorie son accessibilité.

Jauge des prototypes à mât basculant

Question : Est-ce que le protocole de jauge va être revu pour la jauge des mâts basculants ?

Réponse : le problème est réglé. Les nombreuses  jauges effectuées sur les bateaux équipés de mâts basculants ont montré que les différences de réglages de quêtes de mât d'un bateau à un autre ne modifient pas le résultat de jauge.

Retour cargo

Question : Est-ce que la Classe va aider les coureurs pour comparer les coûts de retour cargo ?

Réponse : C'est un dossier long et compliqué sur lequel la Classe n’est sûre de pouvoir s’investir. Depuis plusieurs éditions, Serge Viviand propose ses services de logistique.  Les coureurs peuvent aussi essayer de trouver une autre solution. Concernant Serge Viviand, il ne bénéficie pas d’un monopole, c’est juste le seul à se proposer et il donne satisfaction au coureur. Il  ya le prix du fret d’un côté et tous les services (douane, envoi et stockage des bers, suivi des opérations avec les dockers brésiliens…etc)

Coût d’un projet mini

Question : en quoi consiste le travail sur le coût d’un projet Mini évoqué lors de la dernière réunion du Conseil d’Administration ?

Réponse : la Classe s’interroge en permanence sur la limitation des coûts.  Faire du mini n’est pas gratuit et ne sera jamais accessible à tout le monde mais il est aussi nécessaire de réglementer pour éviter l’inflation des budgets. La classe souhaite mettre en ligne un budget type pour aider les nouveaux entrants à jauger leur projet, réunir également des témoignages des anciens participants à la mini qui expliqueront comment ils ont mené leur projet, quels étaient leurs objectifs et leurs moyens.