Mini Transat : A chacun sa vérité

Douarnenez Courses, 11 dec. 2013

Alors que les arrivées se succèdent sur les pontons de Pointe-à-Pitre, un constat s’impose. Si tous les coureurs ont traversé le même océan, chacune de leur Mini Transat est unique.

Heureux
Heureux

Entre ceux qui étaient venus pour la performance et ceux qui étaient partis pour une aventure humaine, ceux qui ont trouvé ce qu’ils attendaient et ceux qui ont découvert autre chose, chaque solitaire qui débarque a sa propre histoire à raconter.


La compétition avant tout

Pour eux, l’enjeu était clair. Ils venaient pour la gagne, et l’aiguillon de la compétition a été leur moteur, leur béquille dans les moments de doute, mais aussi celui qui pouvait potentiellement générer les plus grands stress. Sont particulièrement concernés les vainqueurs de cette Mini Transat hors normes, Benoît Marie (benoitmarie.com) comme Aymeric Belloir (Tout le Monde chante contre le Cancer) mais aussi des candidats au podium crédibles tels Justine Mettraux (TeamWork) ou Simon Koster (Go 4 It). Certains ont vu leurs ambitions grandir au fur et à mesure de leur progression : les exemples les plus frappants sont sans conteste celui de Rémi Fermin (Boréal) que peu d’observateurs voyaient à pareille fête et qui s’est pris au jeu de la lutte pour la victoire ou de Bruno Garcia qui a su mener son vénérable Sampaquita à une très belle cinquième place des prototypes. D’autres ont su se remobiliser après un résultat décevant aux Canaries, tel Renaud Mary (www.runo.fr) ou bien encore Julien Pulvé (MEXT-ICA) ou Nicolas Boidevezi (Nature Addicts). Mais pour tous ceux-là, c’est bien la performance qui compte…


Devenir autre

D’autres savaient qu’au delà du résultat, cette Mini Transat était un rendez-vous avec soi-même, une aventure intérieure qu’il convenait de boucler. Il suffisait de voir la sérénité dégagée par un Yoann Tricault (Schlüter Systems), qui deux ans auparavant s’initiait à la course en solitaire dans un mélange d’envie profonde et de trouille viscérale de ne pas être à la hauteur. De même le bonheur d’avoir joué un bon tour en déjouant tous les pronostics pouvait se lire dans chacune des paroles de Florian Mausy (Foksaglisse) qui, lui-même, ne s’attendait pas d’être convié à pareille fête. Certains avaient déjà connu ce chemin personnel, mais avaient besoin de le confirmer pour être certain d’être en phase avec soi-même. La Britannique Pip Hare (The Potting Shed) pouvait ainsi constater que les efforts consacrés à l’entraînement n’avaient pas été vains, quand Robert Rosen Jacobson (Postillion Hotels) laissait penser que l’âge n’avait pas de prise sur sa motivation.


Déçus mais vainqueurs

Enfin, il y a ceux pour qui cette Mini Transat n’aura pas été à la hauteur de leurs espérances. On pense en premier lieu à Giancarlo Pedote (Prysmian) qui avait tout misé pour une victoire. C’est aussi le cas de Jonas Gerkens (Netwerk 2) qui espérait bien confirmer son titre de Vice-champion de France en titre. D’autres ont la déception plus mesurée comme Bertrand Delesne (TeamWork Proto) qui a vu ses rêves de victoire s’envoler par la faute d’une pile à combustible déficiente. Dur au mal, solide, Bertrand avouait pourtant avoir été chercher sur cette course des ressources encore inconnues en lui. Sans être vraiment déçus, d’autres encore ont eu le sentiment de ne pas être passés si loin d’une grande performance à l’image de Louis Segré (Roll my Chicken). Mais au bout du compte, tous réalisent à quel point cette Mini Transat s’est révélée exigeante, âpre, usante pour les hommes comme pour les machines. Etre arrivé à bon port est déjà une victoire.


Il reste aujourd’hui 13 bateaux en mer et les derniers sont attendus ce weekend.

Le classement est disponible ICI


Site officiel de la Mini Transat 2013