La Pornichet Sélect 2015 : une édition fidèle à sa réputation, fraîche et humide

Résumé de la course, interviews des vainqueurs, vidéos des arrivées

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Davy Beaudart, vainqueur Proto  © Bruno Bouvry / CNBPP
Davy Beaudart, vainqueur Proto © Bruno Bouvry / CNBPP

Les arrivées ont commencé depuis dimanche soir et se sont terminées lundi en début de soirée. Au fil de la journée, la fatigue s’est accentuée chez les concurrents, le vent faiblissant et les courants étant contraires à leur progression vers la ligne d’arrivée devant le port de Pornichet.


Les 49 concurrents ont rencontré pendant les 24 premières heures des conditions de vent de 20 à 25 nœuds, montant jusqu’à 31 nœuds.  Cette 1ère course en solitaire de la saison 2015 (comptant pour le Championnat de France de Course au Large en Solitaire - Mini 6.50) a été une entrée en matière tonique avec de longs bords de reaching. Chacun a eu son lot de petits pépins qu’ils ont su gérer sur ce format court de course (300 milles).

A l’arrivée, tous les Ministes refont la course sous la tente montée pour l’occasion par le CNBPP au bout de la digue du Port de Pornichet.

 

Le podium et les heures d'arrivées :

En Proto :

  1. Davy BEAUDART - 865 Cultisol - dimanche 19 avril à 22h 12mn 05s
  2. Frédéric DENIS - 800 Nautipark - à 22h 52mn 12s
  3. Clément BOUYSSOU - 802 www.la-colloc.com - à 23h 00mn 20s

En Série :

  1. Tanguy LE TURQUAIS - 835 Terreal - lundi 20 avril à 07h 23mn 37s
  2. Damien CLOAREC - 833 Ici votre nom? - à 08h 05mn 30s
  3. Patrick GIROD - 824 Nescens - à 08h 41mn.

 

Interview du Vainqueur Proto : Davy BEAUDART – 865 Cultisol

Temps de course : 1 jour 8h et 5s

 

C'était ta 1ère Pornichet Sélect en Proto avec le Maximum ?

J’ai couru plusieurs Sélect 6.50 en Série, mais c’est la 1ère en Proto. Je connaissais le parcours, mais je n’ai jamais fait un parcours comme çà avec 2 grands bords de reaching et aussi rapides.

Je savais avant le départ que c’était le parcours idéal pour ce bateau, avec 25 nœuds de vent et du reaching tout le temps. Donc il fallait juste conserver le matériel et tenir la cadence.

As-tu réussi à tenir cette cadence ?

Très bien, super. Je renoue avec le bateau [ndlr : il a démâté sur les Sables – Les Açores 2014). Je me suis réconcilié avec lui, c’était super agréable. J’ai vraiment beaucoup aimé. J’ai aussi beaucoup barré, ce qui ne m’arrive jamais. Mais là, je trouvais que c’était vraiment fun. Et le bateau était hyper safe, il « vole ». Je n’ai jamais eu l’impression de tirer fort sur le bateau, mis à part juste après le départ mais sinon j’y ai toujours été mollo et cela m’a permis de trouver la bonne cadence.

Je ne sais pas encore comment les autres concurrents ont géré le rythme. En tout cas pour moi, j’y suis allé gentiment, mais en essayant de naviguer vite quand même. Mais je n’ai jamais voulu risquer d’abîmer le bateau. Pour gagner une course, il faut déjà la finir. J’ai déjà laissé quelques pots cassés comme çà.

Une belle victoire à savourer ? Je suis très content d’avoir gagné cette édition.

La Sélect a la réputation d’être une course difficile dans le circuit Mini. Comment l’as-tu trouvée ?

C’est l’expérience qui va parler, mais je ne l’ai pas trouvée difficile par rapport à celles que j’avais faites, parce qu’elle n’était pas stratégiquement compliquée. Les questions étaient assez simples, sur un bord. C’était la gestion du bateau et du bonhomme qui était importante.

Qu’avais-tu fait en particulier pour te préparer ?

J’avais passé une très bonne nuit vendredi soir avant de partir, je me suis réveillé en forme. No stress sur la course !

Une anecdote ?

Il m’est arrivé un truc incroyable, juste avant le départ, je hissais mes voiles quand 2 boîtiers de latte de grand-voile se sont volatilisés, du coup j’ai dû bricoler la grand-voile pour avoir des lattes qui tenaient dedans. Dans les 5 minutes, je balance le chrono et au moment où je borde la GV, le palan de GV tombe sur le pont. C’est pour çà que je me retrouve à prendre un départ après tout le monde. Quand tu pars dans le paquet, c’est difficile, j’ai failli me prendre des bateaux. Certains ne font pas forcément attention aux priorités et il y avait quand même un peu l’air (15 nœuds). Très vite avec le 865 j’ai recollé à Clément (Bouyssou – 802) qui avait pris un peu d’avance et à Fred (Denis – 800). Ce Fred, il a très bien joué sur le début de parcours, puisqu’il connaît très bien la baie de Quiberon, il nous a bien « fumé », mais « proprement ». Je l’ai ensuite rattrapé sous Belle-Ile en vitesse au reaching et après je n’ai fait qu’agrandir l’écart, je pense.

Juste avant l’arrivée, à la pointe de Pen Château, çà tamponne et ils recollent. Quand j’ai passé Groix sur le retour, je marquais les deltas que j’avais avec eux aux pointages aux sémaphores. Quand je passe Groix et que je commence à descendre, je vois Fred (Denis – 800) dans l’autre sens qui a encore tout le tour de Groix à faire, là je me dis que c’est bon, je me suis reposé un peu, j’ai rangé le bateau, j’ai mangé. Le vent a un peu molli sur la fin, je n’ai pas attaqué pour gérer mon avance et... profiter de la soirée (de dimanche).

 

Interview du Vainqueur Série : Tanguy LE TURQUAIS – 835 Terreal

Temps de course : 1 jour 17h 23mn et 37s

 

La Sélect a la réputation d’être une course difficile dans le circuit Mini. Comment l’as-tu trouvée ?

Je trouve que c’est la plus dure. C’était mon 2ème objectif après la Mini Transat, on y apprend le plus de choses.

Tu as eu ton lot de galères. Tu l’as fait au bluff avec les autres ?

J’ai un peu fait mon Figariste. Je n’ai pas eu de pilote pendant 30h et surtout je ne l’ai pas aux autres. Je savais que je pouvais finir la course sans pilote, mais étant en tête, je ne savais pas si je réussirai à la garder en termes de fonctionnement. Mais je ne voulais surtout pas le dire pour leur donner un coup de boost. Et çà a marché !

Tu disais que tu n’avais pas dormi, ni mangé ?

J’ai été très mauvais en termes de gestion de sommeil et de nourriture, en étant sans pilote. J’ai tout donné sans réfléchir et en me disant que de toute façon la course allait se terminer tôt.

Je n’ai pas du tout mangé, ni dormi. J’avoue être « éclaté ».

As-tu essayé de réparer ton problème de pilote ?

J’ai démonté le pilote et vu que c’était la courroie qui était cassée. Il n’y avait rien à faire (en mer). J’ai bien essayé de faire une courroie avec un peu de tissu. Mais c’était perdu d’avance. J’ai pensé abandonner, j’ai réfléchi à prendre la meilleure décision. Je pensais que je n’arriverais pas à tenir physiquement et en comptant je me suis dit que je pouvais le faire. Et j’y suis arrivé !

 

La Pornichet Sélect 6 .50 en chiffres :

  • 15ème édition
  • 300 milles en solitaire
  • Départ et arrivée à Pornichet (44)
  • Course officielle de la Classe Mini, qualificative pour la Mini Transat 2015
  • 1ère épreuve au calendrier 2015 du Championnat de France de Course au Large en Solitaire – Mini 6.50 (FFVoile)
  • Les bateaux : 17 Prototypes et 32 bateaux de Série
  • 10 nationalités : FRA, BEL, CHN, GER, SUI, AUS, GBR, NED, EST, IRL
  • 11 bizuths  (6 en proto et 5 en série)
  • 3 femmes (1 en proto et 2 en Série)

 

4 abandons : avaries de safran pour Marcus Demuth (559-Brooklyn Express) et Sander Vogelenzang (817-Hyde Sails), rentrés au port de Pornichet, Olivier André (668 – Vertigo) qui s’est arrêté à Port-Joinville (Yeu), Geoffrey Mataczynski (391 – Solidor Team Sailing) s’est arrêté à Lorient suite à un problème de pilote.

 

REMISE DES PRIX : mercredi 22 avril à 12h au Village de course du CNBPP

 

POUR REVIVRE LA COURSE :

Cartographie : http://yb.tl/ps2015

Facebook : @ClasseMini et @CnbppPageOfficielle

Twitter : #Select650 @ClasseMini  et @CNBPPOfficiel

#2015CFCLS

 

VIDEOS :

 

PHOTOS libres de droits presse sur demande : © Bruno Bouvry / CNBPP.


La liste des concurrents (ICI)