[SAS] La course (presque) au jour le jour

Résumé de la course Les Sables - Les Açores - Les Sables par Pierre-François Bonneau

Première étape : jouer avec les hautes pressions

Giancarlo Pedote - 747 Prysmian / © Christophe Breschi
Giancarlo Pedote - 747 Prysmian / © Christophe Breschi


La course démarre des Sables d'Olonne sous un ciel maussade, par petit temps. Au menu, une traversée d'une huitaine de jours les attend avec quelques passages délicats à négocier. Première difficulté, le contournement d'une bulle anticyclonique centrée pile sur la route. Toute la flotte descend le long des côtes espagnoles et déjà des écarts se creusent. Pour certains, c'est un véritable baptême du feu et la mise en train n'est pas toujours facile. Simon Bruniholz (Minilab-www.defiatlantique.ch) n'est pas loin de renoncer, tétanisé par la dimension de l'aventure. Mais la solidarité des Ministes joue à plein. Plusieurs coureurs se relaient à la VHF pour l'encourager, l'inciter à ne pas renoncer.

Au fur et à mesure que les navigateurs approchent des côtes cantabriques le vent d'est forcit progressivement. Les hommes de tête prennent la poudre d'escampette avec deux duels en série et prototypes. En série, Damien Cloarec (ETF-www.damien-cloarec.fr) et Tanguy Le Turquais (Terréal – Rêves d'Enfance) se rendent coup pour coup. En proto, les deux plans Raison de Giancarlo Pedote (Prysmian) et Davy Beaudart (Cultisol) dominent la flotte.

Le passage du DST du cap Finisterre se fera à vitesse express, pendant qu'un des outsiders Ian Lipinski (Entreprises Innovantes) se déroute sur Gijon, palier de barre cassé.


Le bon choix de l'orthodromie

C'est au niveau du cap Finisterre qu'apparaissent les premières divergences de route entre les coureurs. En série, les deux leaders choisissent d'infléchir leur route vers le sud. Une petite dorsale barre la route des coureurs et Damien comme Tanguy ont estimé que le contournement de cette zone de vents faibles par le sud sera plus efficace. De surcroît, ils bénéficient d'un meilleur angle et pensent pouvoir compenser par leur vitesse la route qu'ils vont devoir faire en plus.

D'autres n'ont pas la même analyse : en série, un trio composé de Damien Audrain (EPC – Rêves de Clown), Jonas Gerckens (Netwerk) et François Jambou (Kaïros) a choisi de privilégier l'orthodromie, la route directe. « Je trouvais la situation pas claire du tout » analyse Jonas Gerckens à Horta. « Dans ce cas, la route directe est celle qui comporte le moins de risque. » La suite va leur donner raison puisque c'est ce trio qui va arriver en tête à Horta. Les deux hommes du sud prennent un retard considérable puisque Tanguy Le Turquais pointe à huit heures du vainqueur de la première étape, Jonas Gerckens.

En proto le duel a tourné court avec le démâtage de Davy Beaudart à trois jours de l'arrivée. C'est Michele Zambelli (Fontanot) qui prend la deuxième place en ayant, lui aussi, joué la carte de l'orthodromie.


Pluies torrentielles aux Açores

Petit à petit les concurrents viennent s'amarrer aux côtés de Giancarlo Pedote, impeccable vainqueur de l'étape. Le skippeur italien a frappé un grand coup et dispose de plus de huit heures d'avance sur Michele Zambelli et près de 12 sur Nicolas Boidevezi, troisième. Aux Açores, une petite dépression orageuse s'est centrée sur l'île de Faial. A trente milles de l'arrivée, il fait encore beau. Sur le port d'Horta, c'est le déluge ponctué de coups de tonnerre. Une arrivée en fanfare pour les concurrents qui découvrent l'enfer là où ils attendaient le paradis. Mais la chaleur de l'accueil des Açoriens va vite les réconcilier avec l'archipel portugais. Le beau temps revenu, les coureurs goûteront les plaisirs de Faial avec gourmandise : visites de l'île, Fêtes de la Mer, remise des prix dans une ancienne usine baleinière. Le départ des Açores sera pour beaucoup un petit déchirement...

PFB


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